L’enquête PISA 2012 a permis d’analyser les facteurs de risque de faible performance.
Il s’avère que ces faibles performances ne résultent pas d’un facteur isolé mais bien d’une combinaison et d’une accumulation de différents obstacles tout au long de la vie de l’élève. Au sein des pays de l’OCDE, 23% des élèves se situent en deçà du niveau seuil de compétences en mathématiques (soit 4 millions d’élèves).
Voici le tableau résumant ces obstacles figurant à la page 32 du rapport :

Quelles sont les mesures qui permettraient de remédier à ces faibles performances ?
D’après l’OCDE, il est indispensable pour les décideurs de faire de la lutte contre la faible performance une priorité en Education. Elle suggère de :
- Lever les différents obstacles à l’apprentissage :
- rendre l’enseignement maternel obligatoire ;
- identifier le plus tôt possible les élèves en difficulté (idéalement dès l’enseignement fondamental) ;
- proposer un soutien scolaire (soit durant les heures normales de classe, soit après l’école) ;
- offrir un soutien psycho-social par le biais de psychologues scolaires, de mentorat par les pairs, de conseillers d’orientation et/ou d’une assistance aux familles.
- Créer à l’école des environnements d’apprentissage stimulants offrant aux élèves le soutien dont ils ont besoin :
- encourager un niveau d’attentes scolaires élevé à l’égard de l’ensemble des élèves de leur établissement ;
- favoriser la confiance en soi ;
- diffuser les bonnes pratiques concernant les stratégies à adopter pour améliorer la performance des élèves ;
- affecter les enseignants plus qualifiés et compétents aux élèves peu performants ;
- apprendre aux futurs enseignants comment évaluer la performance de leurs élèves et comment offrir un enseignement individualisé.
- Proposer le plus tôt possible une aide aux élèves en difficulté :
- l’évaluation diagnostique, en début d’année scolaire ou d’unité d’apprentissage, est un outil permettant d’identifier les élèves présentant un risque d’échec scolaire, de repérer les raisons de leurs difficultés d’apprentissage ;
- planifier une stratégie adéquate d’intervention ou de remédiation.
- Favoriser l’implication des parents et des collectivités locales :
- faire prendre conscience aux parents que leur rôle est d’encourager leurs enfants à travailler dur à l’école, de les aider à faire leurs devoirs, de faire la lecture à leurs plus
jeunes enfants, de prendre le temps de discuter de leurs activités quotidiennes, de s’impliquer dans l’établissement de leur enfant, de se tenir au courant des possibilités éducatives supplémentaires dont leur enfant pourrait bénéficier (cours particuliers gratuits après les cours par exemple) ; - fournir des recommandations claires sur la façon dont les parents peuvent aider leur enfant et participer à la communauté scolaire ;
- impliquer les parents de façon formelle dans la gestion des établissements (Conseil de participation).
- faire prendre conscience aux parents que leur rôle est d’encourager leurs enfants à travailler dur à l’école, de les aider à faire leurs devoirs, de faire la lecture à leurs plus
- Encourager les élèves à tirer le meilleur parti des possibilités éducatives s’offrant à eux : développer des attitudes positives à l’égard de l’apprentissage en général, et des mathématiques en particulier.
- Identifier les élèves peu performants et concevoir des stratégies d’intervention adaptées : la qualité des ressources pédagogiques des établissements, et le degré d’équité de la répartition de ces ressources au sein du système d’éducation, influent sur la probabilité pour un élève d’être peu performant.
- Offrir un soutien ciblé aux familles et/ou aux établissements défavorisés :
- affecter des ressources supplémentaires aux établissements en fonction du nombre ou du pourcentage d’élèves défavorisés ;
- réduire la concentration d’élèves défavorisés et peu performants dans certains établissements.
- Proposer des programmes spécifiques aux élèves immigrés, parlant une langue minoritaire ou vivant en zone rurale : proposer un programme préparatoire aux élèves issus de l’immigration en fonction de leur âge, de leurs aptitudes et de leur maîtrise du français.
- Lutter contre les stéréotypes de genre et aider les familles monoparentales :
- les garçons sont plus susceptibles que les filles d’être peu performants en compréhension de l’écrit et en sciences, tandis que c’est l’inverse qui s’observe en mathématiques ;
- les élèves vivant dans une famille monoparentale tendent à être exposés à un risque plus élevé de faible performance que leurs pairs vivant dans une famille biparentale.
- Réduire les inégalités d’accès à l’éducation de la petite enfance et limiter le recours à la sélection des élèves.
En guise de conclusion, certaines de ces propositions (niveau d’exigence élevé, évaluation diagnostique, différenciation, contact avec les parents, environnements d’apprentissage stimulants, favoriser la confiance en soi, etc.) sont à la portée de l’enseignant en mathématiques. D’autres (échanges de bonnes pratiques, évaluation des performances des élèves, développer des outils de remédiation et d’individualisation, proposer des évaluations diagnostiques, etc.) peuvent être favorisées par les conseillers pédagogiques.
Source : PISA 2012 – Les élèves en difficultés – Pourquoi décrochent-ils et comment les aider à réussir ?