Hattie dénonce le fait qu’en éducation, sous prétexte que chaque apprenant est différent, on ignore les résultats de recherches indiquant des pistes pour soutenir l’apprentissage.
Il a réalisé une méta-analyse (rassembler et analyser de façon très rigoureuse les résultats d’un nombre important d’études traitant d’un sujet commun) synthétisant plus de 50 000 études en éducation (près d’un milliard d’étudiants).
Ce travail a permis de déterminer les facteurs qui contribuent (et ceux qui contribuent peu) à la réussite scolaire.
Ceux qui ont une influence négative :
- La prise en compte des styles d’apprentissage des élèves
- Trop de télévision
- Le redoublement
- De longues vacances d’été
Ceux qui ont peu d’influence :
- Local ouvert ou traditionnel
- Classe multi-âges
- Calendrier scolaire et durée de la journée
- Eduction à distance (e-learning)
- Groupement hétérogène
- Taille des classes
- Financement de l’enseignement
- Ecoles d’été
- Milieu socio-économique des parents
Ceux qui ont le plus d’influence :
- Réaliser des évaluations formatives
- Enseignants qui analyse ses réussites, ses échecs
- L’auto-évaluation des élèves
- Respecter les phases du développement cognitif de l’élève (Piaget)
- Disposer de vidéos commentées du cours
- S’adapter au rythme d’apprentissage des élèves
- Le climat de classe
- Des stratégies d’appui aux troubles de l’apprentissage
- Clarté de l’enseignant
- L’enseignement réciproque (comprendre et pouvoir enseigner à son tour)
- Feedback (des commentaires explicites sur ce que les élèves maitrisent ou non, comment ils pourraient s’améliorer, donner des indices, feed-back informatisé, par les pairs)
- Relation de confiance professeur-élève
- Apprentissage collaboratif
- Favoriser la créativité, la prise de risque
- Les cartes conceptuelles
- Les structurants préalables
- La formation continue des enseignants
- Les programmes encourageant la lecture
- Réaliser des tâches complexes
- Un enseignement différencié (remédiation et dépassement)
- Informer les élèves des notions qu’ils sont sur le point d’apprendre (objectifs, compétences à acquérir)
- Faire le lien entre les nouveaux concepts et les connaissances antérieures
- Les exercices procéduraux étalés dans le temps
La méta-analyse a également permis d’observer que les devoirs ont peu d’impact sur la réussite scolaire des jeunes du primaire, mais qu’ils ont un effet plus important au secondaire.
L’enseignant aura un impact d’autant plus positif qu’il :
- aide et soutien ses élèves;
- établit des relations positives avec ses élèves;
- connaît les objectifs d’apprentissage et a des attentes claires par rapport à ceux-ci;
- adopte des stratégies d’enseignement éprouvées par la recherche;
- ajuste ses stratégies d’enseignement en fonction des effets sur l’apprentissage des élèves;
- vise à l’amélioration constante de ses pratiques.
Par contre, son impact sera négatif s’il :
- pratique le redoublement;
- étiquette les élèves;
- a de faibles exigences pour ses élèves.
En janvier, un nouvel ouvrage paraitra (Hattie, John A. « Visible Learning for Mathematics, Grades K-12: What Works Best to Optimize Student Learning »). Je vous en présenterai un résumé dès que possible.
Pour aller plus loin, voici une conférence TedX de John Hattie en Suède traduite en français.
Il est à noter que quelques voix s’élèvent pour contester la méthode statistique utilisée par John Hattie, en voici un exemple : http://mje.mcgill.ca/article/view/9394/7151.
Source : http://visible-learning.org/