Mieux apprendre ?

Eric Gaspar, à l’origine de Neurosup,  s’inspirant de quelques constats des neurosciences propose quelques pistes :

Le cerveau stocke facilement l’information mais il l’efface tout aussi facilement (plasticité cérébrale) et il existe trois types de mémoire entre lesquelles le cerveau fait des aller-retours : mémoire sensorielle (stockage < 1s), mémoire de travail (quelques secondes, quelques minutes et ne peut accueillir que +/- 7 informations isolées) et mémoire à long terme (jusqu’à des années).

  1. Pour mettre le cerveau en éveil, l’enseignant doit  clairement annoncer le déroulement, les objectifs et les  activités de la séance. Les élèves, quant à eux, notent des bribes de ce dont l’enseignant vient de parler (même deux ou trois mots) et se mettent dans la peau de quelqu’un qui devrait résumer la séance à un autre élève.
  2. Pour provoquer des aller-retours entre mémoire de travail et mémoire à long terme, l’enseignant fait un résumé du cours précédent en début de séance et un bref résumé de la séance lors des 5 dernières minutes, poster des productions d’élèves dans la salle de classe ou dans un espace numérique, réaliser une évaluation formative rapide (vrai-faux, qcm) en fin de résumé. Les élèves participent à la séance via des questions, des avis. Ils sont amenés à reformuler et faire des exercices.
  3. Pour diminuer le nombre d’informations à traiter, l’enseignant énonce la consigne juste avant l’activité (découper les consignes orales en plusieurs étapes et regrouper les informations).
  4. Pour favoriser la mémorisation, les élèves réalisent des fiches de révisions, des sketchnotes (méthode de prise de notes mêlant l’écrit et le dessin), des cartes mentales ou des fiches de storylling (raconter une histoire à des fins de communication). Bien que cette dernière idée soit moins adaptée aux mathématiques, la narration de recherche en est proche.
  5. Pour favoriser l’attention, il propose de faire développer des automatismes (stockés dans la mémoire procédurale, le drill est donc nécessaire mais par séquences courtes et répétées), de relâcher la pression toutes les 15 minutes (par une anecdote, de l’humour, un changement d’activité, une tâche ne demandant pas de réflexion, etc.),  poser des questions et demander leurs avis aux élèves, d’afficher des visuels pour montrer le degré d’attention attendu des élèves, de faire des tests courts en fin de séance.

Autre particularité de notre cerveau : la vérité n’efface pas l’erreur récurrente. C’est votre capacité à inhiber la mauvaise réponse réflexe qui vous permettra de devenir un expert dans l’une ou l’autre matière. Pour faciliter cette inhibition, l’idée est de noter cette erreur sur une fiche de révision avec la bonne réponse et éventuellement une astuce mnémotechnique pour la retenir.

Et enfin, le cerveau se compose de trois couches qui communiquent :

  • le cerveau reptilien responsable de votre instinct de survie;
  • le cerveau limbique responsable des émotions;
  • le cortex responsable du raisonnement.

Lorsque vous percevez une information, le cerveau reptilien est prioritaire et se demande si les besoins vitaux sont satisfaits. Si ce n’est pas le cas, il bloquera tous les autres besoins. En cas de manque de sommeil ou de nourriture, il est donc impossible d’enregistrer de nouvelles informations, de se concentrer !!!

Lorsqu’un élève est stressé, le taux d’hormones augmente suite à une réaction de son cerveau limbique provoquant le trou noir. Il faut donc placer l’élève en situation de réussite, lui apprendre à répondre en premier lieu aux questions plus faciles.

Source

Pour aller plus loin : Formation complète des enseignants – Eric Gaspar

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